La 30eme A.G. de L’Association Volcanologique Européenne (L.A.V.E.) s’est tenue du 14 au 16 mai 2016 à la station de Super Lioran dans le Cantal. En compagnie de Jacques Drouin, un ami de longue date, nous avons occupé au maximum ce week-end en effectuant quelques randonnées au cœur du massif volcanique cantalien, l’un des plus vastes strato-volcans d’Europe.

(Photo : André Laurenti)
La porte du Lion
La première balade a eu pour point de départ le lavoir de Lagoutte près de la localité de Thiézac. Un chemin bucolique traverse les vertes campagnes de la vallée de la Cère encore très humide par les pluies de la veille. Peu après, le chemin s’élève pour atteindre le hameau de Niervèze. De là, on y découvre l’architecture préservée de la chaumière traditionnelle de Granier, ainsi qu’un four à pain, un bâti exceptionnel du XVII et XVIIIe siècle. Plus loin, blotti au fond d’un vallon ombragé, l’un des cinq moulins qui existaient autrefois le long du ruisseau de Niervèze.
Nous pénétrons dans une hêtraie et arrivons sous les falaises du chaos de Casteltinet. Au pied des parois, d’énormes blocs rocheux s’amoncellent. Nous entamons une descente un peu glissante et arrivons devant la porte du Lion.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
Dans ce site chaotique, les glaciers en se retirant ont provoqué la décompression des roches, formant ces détachements en bloc, de brèches volcaniques. Certains rochers revêtent des formes curieuses donnant cette arche de pierre appelée porte du Lion.

(Photo : André Laurenti)
Le Pas de Cère
La balade nous mène dans la localité de Vic-sur-Cère rendue célèbre pour ses thermes. Nous effectuons une randonnée dans les gorges du Pas de Cère. Cet ancien verrou glaciaire de la vallée de Cère représente l’un des sites emblématiques du Carladès. La rivière tumultueuse s’est frayée un passage dans la gorge étroite et ombragée. Le sentier s’élève dans une forêt de hêtres pour atteindre le belvédère de la cascade de la Roucolle.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

Le puy Griou
Le choix du jour s’est porté sur le puy Griou situé dans la zone centrale de ce stratovolcan. Nous partons du col de Font de Cère (alt. 1289 m) et longeons dans un premier temps l’une des pistes de ski de Super Lioran, puis le bois de combe Nègre. En face de la combe, pointe fièrement le Téton de Vénus (alt. 1669 m).

(Photo : André Laurenti)
Nous atteignons assez rapidement le col de Rombière (alt. 1549 m). Le sentier se fait plus doux et prend la direction du sud-ouest jusqu’au pied du Griou.

(Photo : André Laurenti)
Nous attaquons les pentes plus sévères de cette pyramide de phonolite. Le puy Griou se situe au centre d’un stratovolcan complètement démantelé par l’érosion fluviale et glacière. Pas tout jeune, il se serait formé il y a 6 Ma environ.
Depuis son sommet, un panorama magnifique permet de distinguer au Nord-Ouest le puy Mary (alt. 1783m) et au Sud-Est le Plomb du Cantal (alt. 1855 m).

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
Après le sommet, nous contournons par le Nord la montagne en empruntant un sentier très agréable qui s’enfonce en partie dans une belle forêt de hêtres. Nous bouclons ainsi ce circuit en regagnant le point de départ.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
Le Plomb du Cantal
Pour ce dernier jour, nous partons par le GR 400 depuis le col de Prat de Bouc (alt. 1396 m) à l’est du Plomb du Cantal. La météo bien fraîche est au beau fixe. Un petit torrent d’argent serpente dans les pâturages au grand bonheur des troupeaux.

(Photo : André Laurenti)
La montée régulière longe le vallon du Lagnon. le sentier bien exposé au soleil traverse malgré tout quelques névés.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
Nous finissons par atteindre ce qui représente le point culminant des Monts du Cantal avec ses 1855 m d’altitude. Le Plomb du Cantal est le point le plus élevé des restes de ce que fut l’un des plus grands strato-volcans d’Europe avec ses 2500 km2. Éteint depuis 3 Ma, sa hauteur estimée dépassait largement plus de 3000 m d’altitude et était plus gros que l’Etna actuel. Né il y a environ 13 millions d’années, il s’est édifié puis détruit entre 8,5 et 7 Ma. Durant la période comprise entre 7,5 et 6,5 Ma, s’ensuit la mise en place des intrusions phonolitiques. Il terminera sa vie par une activité basaltique et basanitique entre 5,5 et 4,5 Ma.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)