Visite du 25 août 2014
Stromboli est un volcan en constante activité depuis la plus haute antiquité. Son activité se caractérise par ses manifestations explosives presque constantes depuis environ 2 500 ans. Les historiens du temps d’Auguste et de Tibère parlaient d’un volcan qui ne se reposait jamais. Cette activité dite »strombolienne » donne ainsi son nom à tous les volcans de la planète possédant ce même type manifestation. Par contre, la production de coulées laviques est beaucoup moins fréquente sur ce volcan, les deux dernières se sont produites en 1985 et du 28 décembre 2002 à la fin juillet 2003. Ces coulées parfois spectaculaires, se trouvent normalement confinées dans la vaste dépression en forme d’amphithéâtre, dans laquelle s’est mis en place un énorme cône de déjection appelé »Sciara del Fuoco » la cicatrice de feu. C’est dans ce véritable toboggan de 750 m de hauteur que dégringolent les bombes projetées et autres produits éruptifs vomis par l’activité volcanique. Depuis le 6 août 2014, l’activité a changé, les explosions ont laissé place à des coulées de lave échappées d’une bouche qui s’est formée à 650 m d’altitude, en dessous des traditionnelles bouches actives. Cette phase pourrait durer quelques semaines, comme se fut le cas en 2002-2003 (6 mois d’effusion) et en 2007 (34 jours).

(Photo : André Laurenti)
Dès mon arrivée sur l’île, je me dirige vers la petite vitrine de l’I.N.G.V. (Institut National de Géophysique et de Volcanologie) installée proche du quai d’embarcation. Peut-on encore voir des coulées ? se sont-elles stoppées ?. Le personnel me rassure et me confirme en me montrant les caméras thermiques, que l’on peut effectivement observer des coulées. Soulagé par cette nouvelle, je déambule dans les petites ruelles de San Vicenzo avant de prendre tranquillement le chemin en direction de la Sciara del Fuoco.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
Au large à environ 1 600 m du rivage, pointe hors des flots le sombre îlot basaltique de « Strombolicchio », le petit Stromboli. Il s’agirait d’un neck de 200 000 ans environ, témoin d’un cône adventif du volcan contemporain du paléo-Stromboli. Ce donjon naturel de lave compacte de 43 m de hauteur, aux faces verticales, abrite sur son sommet un phare.

(Photo : André Laurenti)

(Photo : André Laurenti)
En cette journée du 25 août, la montée sur les flancs du volcan reste limitée à la côte 290 m, pour aller au-delà, (entre 400 et 450 m) il faut être accompagné d’un guide, les ascensions au sommet sont désormais suspendues jusqu’à nouvel ordre.

(Photo : André Laurenti)
Au gré de la montée je fini par sortir des hautes herbes. L’un des guides rencontré sur le chemin, me donne son accord pour atteindre la côte 450 m, la hauteur idéale où le front d’une coulée s’arrêtait ce jour là et se poursuivait ensuite en avalanche de blocs. Aucune activité explosive ne se manifestait depuis les cratères habituels. Tout en bas, la mer se pare d’or, un bateau commence à se positionner.

(Photo : André Laurenti)
Malheureusement, à la tombée de la nuit, au moment où le spectacle devenait le plus intéressant, il a fallu regagner la côte réglementaire de 290 m. Une décision motivée par un risque d’incendie. Etant donné que la coulée se situe pratiquement contre la paroi qui borde la »Sciara del fuoco », les autorités locales ont estimé qu’il y avait un risque important d’incendie. Les coulées pourraient mettre le feu à la végétation très sèche en cette période et avec l’appui d’un vent favorable, cela rendrait la situation compliquée, surtout avec le grand nombre de touristes venus voir le spectacle.

(Photo : André Laurenti)



(Photo : André Laurenti)